Trente-huit anciens employés de l'usine Continental de Rambouillet (Yvelines), spécialisée dans les autoradios et systèmes de navigation, ont porté leur affaire devant le conseil des prud'hommes pour contester le motif économique de leur licenciement intervenu entre mars et octobre 2009.
Continental avait justifié ces licenciements par un plan de suppressions d'emplois visant à "sauvegarder la compétitivité" via le transfert des lignes de production en Tunisie. Ce plan, engagé fin 2008 et étalé sur deux ans, concernait au total environ 160 salariés.
Maître David Métin, représentant les salariés, a dénoncé un "détournement de la loi". Selon l'avocat :
- Les postes étaient simplement "transférés à l'identique à l'étranger, dans le même groupe"
- Ils n'ont été proposés aux salariés qu'après le début de la procédure prud'homale
- - Continental a procédé avec "précipitation" et "au mépris des règles légales"
- - L'entreprise a réembauché certains salariés licenciés tout en recourant massivement à l'intérim
- - Le site tunisien n'était toujours pas opérationnel au moment de l'audience (23 mars 2010)
- -Les obligations de reclassement n'ont pas été correctement remplies, les propositions n'étant ni "précises" ni "individualisées"
La défense de Continental a contesté ces arguments, affirmant que la restructuration avait permis de revenir à un résultat positif dès 2009, que chaque salarié avait reçu une solution de reclassement, et que l'usine tunisienne serait inaugurée "la semaine prochaine".
Le tribunal devait rendre son jugement le 18 mai 2010.
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